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Thierry Pernot
26/02/2021
Coucou ! Voici les primevères
La primevère acaule, la primevère élevée et la primevère officinale
N° article : 118
  1. Comparaison des fleurs des trois primevères :<br>primevère acaule, primevère élevée, primevère officinale<br>primula vulgaris, primula elatior, primula officinalis

    Savoir reconnaitre les trois primevères les plus courantes


    La primevère acaule (Primula vulgaris)

    La primevère élevée (Primula elatior)

    Le coucou ou primevère officinale (Primula veris)


    Le printemps arrive et les primevères sont déjà en fleur. La première à fleurir est la primevère acaule, à Larrivoire, cette année (2021) elle a fleuri le 18 février, en 2019 elle avait fleuri le 3 mars. Viendra ensuite, un mois après environ, la primevère élevée et une à deux semaines encore après le coucou ou primevère officinale.


    Les primevères

    Ces trois plantes appartiennent à la famille botanique des « Primulacées » et au genre « Primula », les primevères. Ce dernier nom est formé de « prima » qui signifie « premier » et « vera » qui signifie « printemps ». Les primevères sont donc « les premières fleurs qui fleurissent au printemps ». 


    Dans cette même famille vous connaissez peut-être la magnifique soldanelle des Alpes, les mourons, les androsaces, les cyclamens, les lysimaques ou encore le trientale d’Europe.

    Dans le genre Primula, vous pouvez aussi rencontrer la primevère farineuse, la primevère auricule et la primevère à feuilles larges.

    Mais revenons à notre propos, les trois primevères les plus courantes.


    Description et comparaison des trois espèces

    La hauteur

    La primevère acaule ne dépasse pas 15 cm de haut quand la primevère élevée et le coucou peuvent monter jusqu’à 30 cm, voir 35 cm.


    La tige

    Premier critère à observer, la tige. La primevère acaule (caule = tige + a privatif, signifie donc sans tige) ne possède pas de tige visible, elle est en réalité très courte. Les feuilles forment une rosette et les fleurs semblent donc directement reliées aux racines.


    La tige du coucou est totalement glabre ou avec de très petits poils appliqués alors que celle de la primevère élevée est nettement poilue. 


    Les feuilles

    Les feuilles des trois espèces forment une fausse rosette, c’est-à-dire que leur origine se situe à la base de la plante et non pas sur la tige, mais elles sont en réalité insérées isolément.

    La forme des feuilles est également très proche. Ce sont des feuilles ovales allongées avec un bord denticulé et qui s’atténuent en un pétiole ailé.


    Chez la primevère acaule, les feuilles sont glabres dessus et velues dessous.

    Chez la primevère élevée, les feuilles sont pubescentes sur les deux faces.

    Chez la primevère officinale, cela peut varier suivant les sous-espèces, mais généralement les feuilles sont totalement glabres dessus et avec des poils très courts dessous et elles présentent un aspect gaufré et ridé.


    Les fleurs

    Les trois espèces possèdent un calice vert-jaunâtre formé de 5 sépales soudés en un tube, et une corolle jaune constituée de 5 pétales soudés en un tube qui abrite 5 étamines et un style.


    Chez la primevère acaule les fleurs sont solitaires et jaune très clair, parfois tirant vers le blanc et de grandes tailles, jusqu’à 3 cm de diamètre. La base des pétales présente une zone jaune foncé. Le pédicelle des fleurs est très long, fin et très velu.


    Chez la primevère élevée les fleurs sont regroupées en une cyme ombelliforme irrégulière, jaune citron avec un disque plus foncé à la base et présentent un diamètre plus petit, 1,8 cm environ, mais le tube est plus long.


    La primevère officinale présente des fleurs de même forme et de taille légèrement plus petite que la primevère élevée, mais de couleur jaune d’or, avec une tâche orange sur chaque pétale. Contrairement aux deux autres, les fleurs du coucou sont odorantes. De plus, le calice du coucou est fortement renflé.


    Le fruit

    Comme pour toutes les primevères, le fruit est une capsule. Il s’agit d’un fruit sec qui s’ouvre spontanément par l’intermédiaire de fentes qui permettent la libération des graines.


    Chez la primevère acaule, la capsule à maturité dépasse légèrement du calice, alors qu’elle est plus courte que le calice chez le coucou et nettement plus longue que le calice pour la primevère élevée.


    Racines

    Les trois espèces sont vivaces.

    Elles présentent un rhizome plus ou moins vertical, court et épais, duquel irradient de nombreuses racines.


    Habitats

    La primevère acaule se rencontre surtout dans les haies, talus, et en forêts claires. 

    La primevère élevée est plus forestière, mais on la trouve également en prairie fraiche.

    La primevère officinale (coucou) se trouve essentiellement en prairies sèches ou fraiches, mais avec une tendance calcicole.


    Répartition

    La primevère acaule est courante en France, mais plus rare au nord-est et au sud-ouest, ainsi que sur la Côte d’Azur. C’est la plus rare des trois primevères étudiées.


    La primevère élevée est présente dans toute la France excepté la Bretagne et la Côte d’Azur.


    La primevère officinale est présente dans toute la France, elle est rare dans les Bouches-du-Rhône, c’est la plus commune des trois.


    Une particularité : l’hétérostylie

    Ce phénomène se rencontre pour les trois espèces étudiées.

    La moitié des individus présente au niveau de leurs fleurs des styles plus longs que les étamines, on dit que les fleurs sont longistyles. Une autre moitié présente des styles plus courts que les étamines, on parle alors de fleurs brévistyles. Ces deux groupes d’individus morphologiquement différents sont nommés « morphes ».  Toutes les fleurs d’une même plante sont obligatoirement du même morphe.


    Cette différence est génétique et rend la fécondation, entre deux fleurs d’un même morphe, impossible. L’autofécondation est donc impossible. Cela rend la fécondation croisée obligatoire et présente l’avantage d’améliorer le brassage génétique de la population.


    Propriétés médicinales

    La primevère officinale doit son nom d’espèce à ses propriétés médicinales. Ses autres noms communs (Herbe à la paralysie, herbe de Saint-Pierre) indiquent qu’elle était utilisée au moyen âge contre la paralysie et le bégaiement. 


    Son rhizome contient une saponine et une huile essentielle à odeur d’anis. Vous pourrez d’ailleurs constater que le pédoncule des fleurs a également un goût d’anis. Ses feuilles sont riches en vitamine C

    Diverses préparations de la plante sont utilisées contre les bronchites, les pneumonies, la grippe et les migraines.


    À noter que la primevère élevée présente également ces caractéristiques médicinales.


    Primevère acaule avec fleur et feuilles en vue générale<br>primula vulgaris
    Primevère élevée avec fleurs et feuilles en vue générale<br>Primula elatior
    Primevère officinale (coucou) avec fleurs et feuilles en vue générale<br>Primula officinalis
    Fleur brévistyle de primula vulgaris<br>On voit les étamines mais pas le stigmate
    Fleur brévistyle de primula vulgaris en coupe<br>Les étamines sont plus haute que le stigmate<br>
    Fleur longistyle de primula vulgaris<br>On voit le stigmate mais pas les étamines<br>
    Fleur longistyle de primula vulgaris en coupe<br>Les étamines sont plus basses que le stigmate<br>
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