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Thierry Pernot
30/03/2021
Le coing, fruit du cognassier
Le coing serait-il la fameuse pomme d’or du jardin des Hespérides ?
N° article : 133
  1. Le coing, fruit du cognassier (Cydonia oblonga)<br>Gros plan des fruits

    Le coing, fruit du cognassier (Cydonia oblonga)


    Origine

    Originaire du Caucase (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan), et d’Iran, en particulier sur les bords de la mer Caspienne, le cognassier est un arbre de la famille des rosacées, il produit les coings. 


    Le coing est peut-être la fameuse pomme d’or du jardin des Hespérides de la mythologie grecque. Ce jardin situé à la limite occidentale du monde et réservé aux immortels était habité par des nymphes. Dans les douze travaux d’Hercule, il y en avait un (le onzième) où Hercule devait rapporter les fruits d’or d’un pommier que Zeus avait offert à Héra. 


    En effet les coings murs arborent une magnifique couleur jaune d’or qui pourrait correspondre aux descriptions. D’autres hypothèses penchent plutôt pour les oranges, ce qui explique l’appellation d’Hespérides que l’on donne aux agrumes. Mais l’orange n’était pas connue des Grecs, le coing tient donc toujours la corde !


    Le cognassier est un arbre qui a besoin de chaleur pour la maturation de ces fruits, mais qui résiste bien à des températures très froides l’hiver. Il a besoin d’un sol bien drainé et il n’aime pas trop les sols calcaires, pourtant à Larrivoire dans le Jura, sur un sol calcaire à 720 m d’altitude, notre cognassier donne pratiquement tous les ans une belle quantité de coings !


    La famille des rosacées

    Il s’agit d’une famille botanique très importante (plus de 3 300 espèces) qui comprend des plantes herbacées, des arbustes et des arbres. Elle présente une importance économique majeure, car de nombreux fruits cultivés appartiennent à cette famille : abricot, amande, cerise, coing, fraise, framboise, mûre, pêche, poire, pomme, prune.


    Le premier producteur mondial de coings est la Turquie et le premier producteur européen l’Espagne.


    Description botanique

    Le cognassier est un arbre modeste de 4 à 6 mètres de haut, en vieillissant le tronc est souvent tortueux et forme des rainures plus ou moins profondes à la manière des ifs.


    Les feuilles sont d’assez grande taille, environ 10 cm, ovale à oblongue, très souples et molles lorsqu’elles sont jeunes, elles vont se rigidifier progressivement. Elles sont glabres dessus et tomenteuses dessous. Leur couleur va passer d’un vert pastel très tendre à un vert foncé.


    Les fleurs blanches légèrement rosées sont de grandes dimensions, 5 cm de diamètre environ. Leur organisation correspond à la structure type de celle des rosacées, à savoir 5 sépales, 5 pétales, 4x5 étamines et 5 carpelles soudés à la base.  


    Le cognassier est un arbre autofertile, un seul suffit donc pour qu’il produise.


    C’est le dernier de nos arbres fruitiers à fleurir. Exemple en 2019, les pruniers et poiriers ont fleuri le 16 avril, les pommiers le 22 avril et le cognassier le 14 mai.


    Le coing est un faux fruit nommé piridion, comme la pomme. Le réceptacle floral se développe en même temps que l’ovaire infère et l’englobe, il en résulte un fruit de taille importante. L’ovaire va donner le vrai fruit au sens botanique du terme, dans le cas du coing, ce fruit est lignifié et forme donc un noyau peu visible, car de la même couleur que la pulpe.


    Si vous avez déjà épluché et découpé des coings en quartier, vous avez dû remarquer cette extrême dureté au cœur du fruit. Néanmoins, le noyau du coing n’est pas aussi dur que celui d’une prune par exemple et en forçant avec un couteau il est possible de le trancher et de l’extraire du réceptacle, qui lui forme la pulpe du coing. Ce pseudonoyau contient les graines que l’on nomme pépins. Voir la dernière photographie.


    Les coings passent d’un jaune citron vert à un jaune d’or au cours de leur maturation. Ils sont recouverts d’un fin duvet qu’ils perdent en partie à maturation.


    Les coings mûrs parfument agréablement la pièce dans laquelle ils sont stockés.


    Qualité nutritionnelle

    Le coing est un fruit très dur, acide et âcre qu’il n’est pas possible de manger cru, du moins dans nos régions. De plus, la pulpe du coing contient des cellules dotées d’une double paroi lignifiée qui donne l’impression qu’il y a des grains de sable dans la chair. Il est donc important d’enlever le cœur du fruit, de bien le cuire et de bien le mouliner. Il est riche en tanins et en pectines ce qui permet à sa gelée de prendre facilement.


    Après cuisson, il est possible de faire de la gelée, de la confiture ou une excellente pâte de coing. Il est également possible de l’utiliser pour fourrer des gâteaux ou de le mélanger avec de la compote de pomme.


    Pour 100 g il apporte 57 kcal essentiellement à partir de glucides. 

    Composition pour 100 g : 83 g d’eau, 15 g de glucides, 0,4 g de protéines, 0,1 g de lipides et 2 g de fibres. 

    Il contient de nombreuses vitamines, mais surtout de la vitamine C

    Il contient également de nombreux oligo-éléments dont le principal est le potassium (200 mg pour 100g).


    Maladies

    Le cognassier peut être atteint par diverses maladies, dont les deux plus courantes sont les suivantes, chacune causée par un champignon :

    - L’entomosporiose, un champignon attaque les feuilles et forme une rouille qui va détruire progressivement le limbe des feuilles. Nous observons cette maladie pratiquement tous les ans sur notre cognassier, sans que cela pose de problème à la récolte. Sinon un traitement à la bouillie bordelaise est possible.


    - La moniliose, un champignon attaque les coings et les fait pourrir rapidement. Elle se remarque au départ au niveau des fleurs qui ont tendance à se dessécher. Par chance, notre cognassier n’a jamais contracté cette maladie.


    La conservation 

    Les coings se conservent moins facilement que les pommes. D’extérieur, ils semblent intacts, mais leur chair est souvent blette à l’intérieur, même en les conservant à basse température (5°C). Il est donc conseillé de les utiliser dans les deux  mois qui suivent la récolte.


    Étymologie

    Le nom de genre « Cydonia » dérive de « Kydonia » du nom de la ville Crète de « La Canée » où le fruit était cultivé à l’antiquité.

    « Oblonga » signifie « oblongue », se dit d’une feuille plus longue que large et arrondie aux deux extrémités et dont les bords sont plus ou moins parallèles.





    fleur de cognassier (Cydonia oblonga) en gros plan avec les 20 étamines
    Cognassier en fleurs (Cydonia oblonga)
    Le coing, fruit du cognassier (Cydonia oblonga) une branche chargée de fruits
    Feuille ovale à oblongue de cognassier (Cydonia oblonga) en gros plan
    Tronc du cognassier (Cydonia oblonga)
    Feuilles atteintes par la rouille du cognassier (Cydonia oblonga)<br>Entomosporiose
    Coupe d'un coing<br>Le fruit est un piridion<br>épicarpe, mésocarpe, endocarpe, péricarpe visibles
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